Le Portugal Champion d’Europe !
Si proches…
A quelques centimètres près, la France entière s’embrasait dans une invraisemblable liesse collective, délivrée par ce poteau rentrant de Gignac dans les arrêts de jeu.
A quelques centimètres près, l’équipe de France glanait pour la troisième fois consécutive le trophée international d’une compétition organisée sur ses terres.
A quelques centimètres près, les Bleus ponctuaient une superbe aventure comme elle avait commencé, en vibrant dans les tout derniers instants d’un match.
A quelques centimètres près, le destin de cette équipe aboutissait logiquement en apogée et insufflait, durablement, un bonheur à la nation en lui offrant une victoire qu’elle attend depuis seize longues années.
La victoire des Portugais
Oui mais voilà, le football est, peut-être plus encore que tous les autres sports, imprévisible. Ce n’est même pas la star mondiale, Cristiano Ronaldo, qui est venu chiper la coupe en marchant sur la défense française, seule option de défaite que l’on consentait à bien vouloir envisager, juste pour se faire un peur et ne rendre la victoire attendue que plus belle. Non, c’est un attaquant de vingt-huit ans, quasiment inconnu, signé par Lille il y a six mois, longtemps raillé dans le championnat portugais pour sa maladresse, une sorte de Brandao en encore moins prolifique, qui est venu écrire l’histoire d’une belle frappe croisée sortie de nulle part.
Il aurait pourtant pu en être bien autrement et le cours de la rencontre ne fut pas qu’une histoire de centimètres ou d’héros improbable, tant les Français auraient pu faire basculer les événements en leur faveur plus tôt dans la partie.
Les moments forts du match
Il y eut tout d’abord cette superbe tête lobée de Griezmann sur un centre génialement dosé de Payet dans la course, il y eut la sortie prématurée du triple Ballon d’Or et capitaine portugais, il y eut les chevauchées fantastiques de Sissoko et ses belles tentatives, il y eut cette autre tête du numéro 7 tricolore juste au-dessus de la cage de Rui Patricio et il y eut donc ce bel enchainement de Gignac dont la frappe un poil écrasée heurtait le poteau dans les arrêts de jeu.
Côté portugais, pas grand-chose à se mettre sous la dent à part une double occasion de Nani et Quaresma sur une inspiration acrobatique, une tête d’Eder et une merveille de coup-franc de Guerreiro qui finissait sur la barre de Lloris.
Mais les Portugais n’avaient pas que quelques rares actions offensives et de la réussite à offrir ce soir-là aux centaines de millions de fans de foot qui scrutaient le rectangle vert de Saint-Denis ; il y avait aussi une belle solidarité et une tactique admirablement bien rodée. Alors ce ne fut certes pas très spectaculaire mais suffisamment fort pour remporter cet Euro, où les Français auront été incontestablement plus brillants mais peut-être encore un peu trop tendres pour tuer quand il le fallait ce genre de match où ils étaient clairement dominateurs.
Il n’y a plus qu’à espérer que le bilan, malgré tout très bon de ce championnat d’Europe, serve de socle pour ériger un succès futur qui serait encore plus grand, dans deux ans, en Russie.